Histoire,  Zéro déchet

Une savonnerie (presque) Zéro déchet

La savonnerie Bubbles For Earth a été créée afin de préserver la planète à son échelle en permettant à ses clients de ne plus avoir de plastique dans leur salle de bain ni d’emballage superflu qui viendra gonfler leur poubelle.

Pour être dans le zéro déchet, lors de son incubation, la savonnerie a étudiée les catégories suivantes :

1. Pas d’emballage

Il faut savoir que la norme cosmétique Européenne oblige les fabricants de cosmétiques à fournir une étiquette avec la composition en latin (dite INCI), les conseils d’utilisation, le nom du cosmétique, le rôle du cosmétique, son poids, la personne responsable et la DDM (Date de Durabilité Minimale).

Ainsi, la savonnerie Bubbles For Earth est obligée de fournir une étiquette avec ses produits mais hors de question de mettre du plastique ou une étiquette autocollante.

Après recherche, l’emballage choisi a été le fil de chanvre (origine Europe, généralement France ou Roumanie selon les lots) et le papier Kraft d’origine FSC (c’est-à-dire issue de forêt éco-gérée) d’une marque française très connue. L’impression est réalisée par nos soins par notre vieille imprimante familiale dont la marque permet d’envoyer gratuitement les cartouches pour qu’elle puisse les recycler.

Fils de chanvre

L’étiquette est recyclable, c’est un déchet qui partira dans votre déchetterie (faites le bon tri, généralement la poubelle jaune ou bleue). A ce jour l’encre végétale est hors de prix pour une savonnerie de l’envergure de Bubbles For Earth et nous savons que c’est un des points d’amélioration pour atteindre le 100% zéro déchet

Etiquettes

Le fils de chanvre est réutilisable (ex : tuteur pour potager, décoration intérieure, transformation en mèche à bougie ou simplement dans la cheminée) et compostable. Certains de mes clients réguliers vont même jusqu’à me rendre les fils pour que je les réutilise !

Question d’un client : Mais comment se fait-t-il que des boutiques de vracs vendent les savons sans étiquettes ?

Réponse : Ces boutiques sont aussi dans l’obligation de vous proposer les étiquettes et généralement vous pouvez les prendre dans le rayon des savons solides ou les demander à la caisse. Dans la pratique, peu de clients ne prennent/demandent ces étiquettes.

Savons Amande Kids et Fraîcheur Mentholée

2. Les matières premières

Là c’est très compliqué voir mission impossible. Il faut savoir que la savonnerie commande en grande quantité des huiles végétales, des huiles essentielles , de la cire d’abeille et de l’argile.

Toutes ces matières premières sont fournies dans des fûts de plastiques ou de métal. Seule la cire d’abeille est dans une boîte en carton mais avec une opercule en plastique….J’ai cherché des fournisseurs qui proposent une consigne, récupèrent les fûts ou propose des bouteilles en verre….Je les cherchent encore.

Exemple de fûts d’huiles végétales

Pour les fûts, je comptes les réutiliser pour en faire des récupérateur de pluie ou des pots à fleurs. Quand je serai trop équipé en pot de fleurs et récupérateur, je les donnerai gracieusement à des personnes intéressées pour les réutiliser. C’est mieux que rien.

Par contre pour les films plastiques ou opercule en plastique, pas de choix, direction la poubelle de recyclage.

3. Déchets lors du procédé de la fabrication

Dans la fabrication de savons, les principaux déchets sont :

  1. La feuille de chemisage pour le moule
  2. Les morceaux de savons tombés lors du démoulage

Pour les feuilles de chemisage, j’ai réussi à trouver du papier sulfurisé sans plastique ni silicone qui est compostable ! Ca tombe bien j’ai un gros composteur familial !

Pour les chutes de savons, je les gardes dans un pot de verre et je les utilises pour faire la lessive familiale (et peut être un jour la lessive Bubbles For Earth made in 95 à Soisy-sous-Montmorency).

Chutes de savons avant leur transformation en lessive

4. Expédition/ Revendeurs

La savonnerie doit bien vendre ses savons à ses clients, pour cela plusieurs choix ont été réalisés :

  • Livraison locale en vélo : Les commandes sont livrées dans un sac de papier kraft recyclable ou réutilisable
  • Livraison Colissimo : Les commandes sont envoyées dans des emballages en cartons, enveloppes alvéolées sans plastiques. Seul hic est l’étiquette Colissimo qui contient du plastique….là j’ai pas de solution et idem l’impression de mes propres étiquettes à la demande n’est pas (encore) envisageable pour des raisons de coûts.
  • Revendeurs : Nous choisissons nos revendeurs sur deux critères, ils font du vracs et le zéro déchet est l’une de leur valeurs et/ou ils sont locaux c’est-à-dire facilement accessible en vélo. J’ai trouvé un premier revendeur qui coche les deux cases : La boutique RO-ZE située à Ermont ! Généralement, je livre mes revendeurs dans des cartons que je réutilise.
  • Marché : Faire les marchés sont une évidence car les clients peuvent emporter les savons dans leur propres sacs, consommer local (donc peu d’émission de CO2 pour venir faire leur course et pour la savonnerie). En plus, ça permet de rencontrer ses clients et d’échanger. La savonnerie est d’ailleurs présente un dimanche sur deux sur le marché de Groslay
  • AMAP : Ces associations de consommateurs sont généralement à fond dans le zéro déchet et le local en plus ça permet de livrer en grande quantité les produits et donc limiter les emballages (Certains viennent même avec des sacs en tissus pour éviter le sac en papier). A date, nous sommes présent sur l’AMAP d’Epinay-sur-seine, EpinAMAP
  • La Ruche qui dit oui : C’est le même principe que les AMAP mais c’est toutes les semaines et les clients peuvent sélectionner leur produits. Je livre généralement dans une feuille de papier de calage issue de mes livraisons d’huiles végétales (je valorise donc un de mes déchets).
    La savonnerie distribue les ruches d’Ermont, Montmorency et Saint-Gratien.

5. Réutilisation de déchets dans les savons

Afin d’aller un cran plus loin, dès le début de l’aventure, j’ai cherché à réutiliser des déchets de la vie quotidienne pour les mettre dans des savons.

Typiquement, un de mes futurs savons sera un savon exfoliant au marc de café. Je valorise ainsi un déchet en produit plus noble.

A force de recherches, la savonnerie va même réutiliser des déchets d’autres artisans dans ses savons. Je pense notamment à la bière bouillie issue des fond de cuve qui est bonne à consommer mais dont le goût et les bulles sont altérées. A la place de jeter ce déchet, nous récupérons la bière pour faire notre futur savon numéro 0004 dit le Dhoublon !

Ici le partenaire est une micro-brasserie voisine , Terrabière, qui est aussi à fond dans le zéro déchet et c’est pour cela que ses fondateurs sont mis en avant dans le magazine du Syndicat Emeraude comme une famille (presque) zéro déchets.

Vous l’aurez compris, le zéro déchet est un peu le Graal mais à la différence de celui-ci, nous ne sommes pas obligés d’être des chevaliers pour essayer de l’atteindre.

N’hésitez pas à commentez si vous avez des idées après la lecture de l’article.

5 commentaires

  • Fred

    Salut,
    Personnelement, les petits morceaux de savon sont déposés dans mon bol de rasage. Je les fait mousser et je m’en sers comme mousse à raser. Et hop, économie de bombe de mousse à raser ! Tout ça grâce à Bubble for Earth !

  • Flore

    Ma mère faisait fondre tous les vieux bouts de savons pour en refaire un gros.
    Moi je les mets dans un fond de bas (« collant » pour les français) et on se frottes les mains directement dessus.
    C’est moins ésthetique mais plus rapide…

  • Mat

    merci pour le partage, article très intéressant !
    comment feriez-vous valider un dossier toxicologique avec du marc de café usagé ? quand on sait qu’une autorisation pour une huile est liée à un fournisseur unique. merci 🙂

    • Jérémy

      Bonjour,
      cela va dépendre du toxicologue mais j’imagine qu’il faut écrire une fiche d’autoproduction et y mettre en annexe les documents du café utilisé et comme c’est alimentaire généralement il suffit de garder une photo de l’emballage. Si vous avez un toxicologue, il saura mieux vous aiguiller.

      Cordialement,
      Jérémy

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